Come together

 

 

Come Together

Frédéric Jessua / la boîte à outils
au Conservatoire de Val-de-Reuil du 23 au 27 novembre 2020

Texte : B.B.

 

Les Beatles auront juste mis 10 ans avant de devenir immortels.

Le plus grand groupe de Rock de l’Histoire explose en 1970, mais c’était une mèche lente qui couvait depuis des années. Pour qui le veut, on sait tout des différents qui progressivement les éloignèrent - juridiques, amicaux, familiaux, crise de management etc… mais là n’est point le sujet dans la salle de l’auditorium du Conservatoire qui sera pour une semaine la thébaïde du groupe de la Cie Boite à Outils.

 

 

Ici commence de s’y répéter le futur spectacle Come Together . Ils et elles sont six, sur les traces du groupe mythique, avec comme boussole la musique incroyablement novatrice des quatre  garçons, et en arrière plan la période d’enregistrement  d’Abbey Road et la séparation du groupe qui va suivre. Du sujet dramatique, historique ou musical , l’équipe de Frédéric Jessua veut d’abord en faire une épopée artistique avec instruments plus ou moins d’époque. L’équipe, et c’est là déjà une première singularité, réunit d’abord des metteurs en scène et des comédien(ne)s, avant des musiciens, même si certains ne sont pas en reste aussi de ce côté là. La matière ? la musique, et la fable qui l’aura accompagnée autour des années 1967/69.

 

 

 

 

On passe d’un instrument à l’autre, on diffuse des fragments authentiques, on improvise longtemps sur deux accords sublimes des maitres - les échos remontent alors, le merveilleux de cette époque que le temps enjolive encore, est de nouveau là. On connaît  le référent  et on cherche à inventer quelque choses de rare et sensible 50 ans après … oui , 50 ! et pourtant il y a du pur présent dans cette aventure.  On essaie des fragments de textes dont on ne veut surtout pas qu’ils soient didactiques, tandis qu’un matelas à même le sol attend YoKo Ono, la méchante, qui avait squatté le studio et n’a pas été pour rien dans cette affaire de divorce.

 

 

 

A partager ces moments de répétitions on se dit qu’un spectacle sagement d’une heure quinze ce serait peut-être hors sujet. On rêve d’une immersion musicale et narrative dans un studio pendant des heures. En 1976  Bob Wilson avait fait un spectacle/ opéra  ( repris souvent depuis) de plus de cinq heures avec Phil Glass, et Lucinda Childs,  c’était Einstein on the Beach. On y entrait et on en sortait comme on voulait, un verre à la main, comme dans un cabaret, mais plutôt sophistiqué.

Avec ce projet, aux moyens certes liliputiens en regard, c’est pourtant à cette forme qu’on se prête à songer; quelque-chose de très ouvert sur le souvenir sensible et vivant d’une période historique, qui réunirait de façon singulière,  comme dans un rêve éveillé, les spectateurs et cet ensemble atypique.

 

 

 

 

Promis on vous tiendra au courant !