Face au mur

Face au mur

Compagnie Morituri Te Salutant

Texte : BB

Ils sont jeunes, et ne craignent pas la mort !

On la connaît cette équipe de gladiateurs, issue de diverses promotions de la classe d’art dramatique du conservatoire de Rouen, elle a participé à plusieurs de nos impromptus de présentations de saison, et on les vit également au Théâtre de l’Arsenal lors d’avant premières de leurs spectacles de sorties.

 

Oui, cette équipe a décidé de s’appeler Mori Turi …

On leur souhaite pourtant un peu de patience avant cette échéance fatale.
Notre époque et ses invraisemblables violences n’est certes pas en reste de Mirmillons et de Rétiaires de tous poils dans les arènes réelles ou virtuelles qui nourrissent notamment les jeunes imaginaires, tout comme ceux de nombres d’auteurs contemporains: et ici c’est le britannique, Martin Crimp, avec sa trilogie Face au Mur qui est au programme du jeu de massacres.

 

 

Lieu neutre, temps neutre, pas de personnage, pas de noms, pas vraiment de dialogues, trois sortes de récits, instables, toujours prêts à glisser dans le sable. Voilà pour la piste, si lisse et pourtant pleines d’embûches.
On l’aura compris, Crimp c’est un moderne, on y cause pas du tout comme chez Tchekov, Molière ou même Sarraute. Voilà un défi stimulant pour Héléna, Laurraine, Charles, Andréas, mais aussi Eva, venue de Bretagne et qui compose l’environnement sonore.
Mais de quoi s’agit-il vraiment dans cette étrange trilogie ? pas facile d’y voir clair, tant l’auteur semble faire parler le réel au conditionnel présent.
Alors on cherche en dansant parfois, en chantonnant aussi, en guettant quelques vrais dialogues qui seraient restés cachés, vestiges de formes d’autrefois, à quoi s’accrocher un peu.