Mahaut, fille de bois

 

 

Mahaut, fille de bois

Ensemble de Caelis

Texte : BB

Du merveilleux !

Des cordes, des vents, des instruments inconnus…  certains semblent  simples, d’autres bien plus compliqués - jamais vus -  des vibrations particulières, des sons, des tonalités qu’on entend plus depuis bien longtemps … et d’un coup, tout est là, de nouveau !

 

Quand s’y mêlent les voix féminines a capella de l’ensemble de Caelis on perçoit alors que c’est un voyage dans le temps et l’imaginaire, pour lequel on est instantanément convié - comme une porte dérobée qui viendrait de s’ouvrir sur un présent d’il y a huit siècles… ! Un drôle de présent, dont cette équipe musicalement si experte, va se saisir en empruntant le chemin de fantaisies d’un conte musical, chanté, joué, masqué, inventé par l’autrice Anouch Paré, et le truchement de force grandes marionnettes.

Etonnement aussi de voir se côtoyer ici, via ce journal de bord, la complicité formelle des dessins de l’ami Patrick, et ces jubilatoires fantasmagories.

 

L’équipe prévient les enfants présents pour cette répétition ouverte :

Le Moyen Âge est plein de drôlerie, de grotesque.

Il invente, découvre, transgresse et manie avec verve les idées, les mots et les notes. Témoin le monde des enluminures où dans les marges foisonnent hybrides incongrus, animaux musiciens, tout un théâtre burlesque de la vie. C’est cet univers caustique, libre, puissamment imaginatif qui inspire ce conte émaillé de chansons, de polyphonies issues du monde des trouvères et des jongleurs, de compositions dédiées au spectacle. lieu de relier le monde de l’imaginaire médiéval à celui de la création et de l’enfance.

Le héros sera une héroïne dont les péripéties se situeront dans un Moyen Âge imaginaire mais historiquement documenté.

Il s’agira d’inventer ces trois Troubairizt, femmes troubadours, à la fois chanteuses et diseuses, tour à tour fées, mère, enfants, animaux ou bien monstres. Les masques et les marionnettes serviront l’imaginaire médiéval si foisonnant, où le rire, l’irrévérence, mais aussi la peur sont amplement représentés.

Quelques jours plus tard, Laurence, Caroline et Eugénie, nos trois Troubairizt donc, ( on apprend dèjà des mots nouveaux très anciens ) avec la complicité de Jean-Lou,  l’homme orchestre, ont été rejointes par de puissantes marionnettes à gaines, sous la direction de jeu de Véronique et Xavier . Etranges créatures, en effet, qui ne les quitteront plus.

C’est leur première rencontre, et déjà çà foisonne - on rit, on s’amuse, mais ces objets qui s’animent sont tout aussi bien inquiétants quand leurs sont prêtées les voix de nos conteuses, chanteuses et diseuses d’épisodes  merveilleux. L’histoire de fées qui volaient les bébés au berceaux, et les remplaçaient par de simples bouts de bois : s’ils recevaient beaucoup d’amour ils devenaient réels. C’est là que commencera l’histoire de notre petite Mahaut qui plus tard fera le tour de la Terre en quête de son identité.

 

Ces premiers jours de répétitions sont si riches, on voudrait que le temps aille aussi vite dans l’autre sens, et ainsi satisfaire notre impatience d’en découvrir davantage, tout de suite.
Le contraire de l’approche de ces artistes, dont le répertoire témoigne, tout à l’inverse, qu’il faut s’accorder un précieux temps d’artisans pour reprendre les outils si lointains et si proches , que d’autres nous ont laissés et qui enchantent encore notre présent.